Contes presque vrais
et pas totalement faux
Nouvelles
Promenades
au point culminant
Arts et divers
L'ombre de l'Écarlate
Roman
Dachau 1933,
“l'enfer” nazi
Histoire
de la Méduse... à Géricault
Histoire
Délicates chroniques
de la flagellation
Adultes
Dernier été à Saint Désert
Biographie
Des fables et des gens
Arts et divers
Dialogue entre un prêtre
et un moribond
Politique
Dictionnaire d’argot
du siècle
Arts et divers
L'improbable est guttural
Nouvelles
Douze preuves de
l'inexistence de dieu
Politique
Duel pour un viol
Histoire
Égalité des hommes
et des femmes
Politique
Grenelle,
variations sur un mot
Histoire
Eugène Pottier, un
défenseur du prolétariat
Biographie
Grand dictionnaire
de cuisine (3 tomes)
Arts et divers
Histoire de la sorcellerie
au comté de Bourgogne
Histoire
Histoires de viandes froides
Nouvelles
J'accuse ou
la conscience humaine
Politique
L'étrange cas du Dr Jekyll
et de Mr Hyde
Romans
L'histoire de Pierre lapin
Enfants
Alice au pays
des merveilels
Enfants
À bas le travail
vive les travailleurs
Politique
Pour l'amour d'un homme
Nouvelles
Promesse d'Angleterre
Histoire
Le temps des rencontres
Nouvelles
La tapisserie de Bayeux
Arts et divers
Considérations sommaires
sur la prison
Politique


LA CHANCE
DE LA MIGRATION,
NO BORDERS !
Treize Nouvelles
Septième nouvelle
LA BÊTISE POUR FRONTIÈRE
(garanti sans contrepèterie)
2 mai 2027, second tour de l’élection présidentielle.
19h47.
Le studio de l’émission tenue par Pascal Proute est en effervescence. Les douze intervenants qui entourent le chef de meute ont les yeux rivés sur les écrans de contrôle. Pascal Proute[1], quant à lui, se cure les doigts de pied en attendant, serein, les résultats qu’il espère.
Pascal Proute est né en 1951 à Pétain-sur-Seine, dans une famille chrétienne depuis Jules César. Après des études de philologie moderne dans l’écriture des textes anciens, traduits en vendéen usuel, et un mémoire : “Le GUD, une association de bienfaisance — Révision d’une Histoire sémantique”, il devient journaliste pigiste pour “Turfismes national”[2] il officie alors pour les résultats prévisionnels du Loto national et patriotique. En 1871, il choisit de suivre Adolphe Thiers à Versailles. Il dira à ce sujet, dans “La gazette du Roy du dimanche”[3], en 1628 : « Adolphe, c’est un petit petit nom charmant. » On retrouve Pascal dans les rangs des résistants espagnols à la dictature de Pinochet, en 1214, aux côtés de Sainte Thérèse des Villas et Philippe de Villiers[4]. Plus tard, alors que Brutus assassine Mozart sur les marches du Centre Commercial Dantzig 2, en Pologne ; Pascal, toujours prompt à s’étaler sur le beur, dira : « L’ai-je bien descendu ? » en parlant évidemment de la piste verte à Courcheval-l’Alpine-sur-Couilles au début du mois de Nacht 1933. Il est engagé volontaire, par Vincent Gonorrhée, le 23 Julius-Mordicus pour présenter sa fameuse émission que d’aucuns disent qu’elle “flattue bonne”.
19h52.
Kristine Jelly, la douce représentante des meilleurs effluves, se lève, interrompant subitement le présentateur dans sa toilette podologique.
— Mais Kristine, que fais-tu ? dit-il de ce ton railleur inimitable.
— Je vais aux toilettes, j’ai un gros besoin urgent.
Pascal se rit de cette inopportunité.
— Mais, voyons, reste... on y est déjà bien habitués, ici.
Kristine Jelly, elle, est née un peu après sa mère, et déjà elle avait le neurone tout excité par l’aura de maîtres penseurs. Elle a lu ainsi toutes les œuvres de Bottin (édition du département des Côtes-du-Rhône, 1994 dans la traduction bavaroise), les récits enchanteurs d’Ikéa, notamment le mode d’emploi de la scie électrique à double pulsation, Kürth-Reich à 99,99 euros, livrée à domicile par un indépendant du service privé postal Delivérole. Elle fit des études très poussées à l’université Walter Cosette, de 1918 à 1620. Elle put y écrire ses plus beaux textes sur papier. Cependant, c’est le drame en 1933, lorsque ses originaux, qu’elle avait envoyés à Berlin pour une traduction en Valse viennoise, furent la proie des flammes au Reichstag. Elle se consacra alors à parler au micro, à Radio Berlin, de 1328 à 1905. C’est l’un de ses médecins, Yves Gonorrhée, qui lui présenta son filleul, Vincent, qui venait de racheter les éditions Fayot et une petite chaîne de télé, Krâne+. Depuis, elle dort sur place, sur le même lit de camp que Marie-Antoinette et en son hommage.
19h55.
— Tiens, te voilà ! crie Pascal Proute.
En effet, Philippe de Vieilly, le célèbre châtelain au verbe si chaleureusement vomitoire, si on en croit les études menées entre 1794 et 1812 par l’Institut Drumont-sur-Lacommode, vient d’arriver dans le studio, juste avant l’extase érectile promise aux valeureux chevaliers du Saint-et-Tronc.
—00 Oui, très cher, je voulais participer à notre bain de jouvence, qui nous fera enfin renaître au si heureux siècle de Clovis et de Saint Louis.
Étonnée, Sonia Maboule, veut corriger le Très-vitecomte de Vieilly.
— Mais ce n’est pas le même siècle.
Les yeux pleins de courroux et les sourcils froncés à l’excès, il n’entend pas qu’on lui apprenne l’Histoire de France comme de vrai.
— Ma petite, sachez que c’est moi qui connaît mieux la vraie Histoire, tel que me l’enseigna mon précepteur, Louis XV.
La jeune Sonia, l’air dépitée, reprend son activité de mastication.
Philippe de Vieilly est né, selon les légendes héroïques, durant l’âge de fer, à Lascaux-sous-Jouarre. Son père, maréchal Ferrand tenait une boutique de ferronnerie. L’anecdote est croustillante, car alors que le député Brüno Taïau-Taïau, l’appelait en disant : « Maréchal ! » son père répondait invariablement « Nous voilà ! Y a pas le feu à la révolution nationale. » Donc, le jeune Philippe fit ses classes en l’École des Garçons-du-Cœur-de-Marie à Couches-Toilà (dans le département de Saône-et-Pinard). Il en sortit Taste-Vomi de première classe et trouva un emploi chez Vincent Gonorrhée pour écrire ce qui lui sortait de là où il pouvait. Publié chez Fayot depuis 1515, on lui doit “Vomicide, l’art de tout sortir” (563 pages et demi, 99,99 euros), “Branlocide, l’art de se sentir les doigts” (486 pages en version latine et 2 rouleaux en version latrines, 99,99 euros). Philippe de Vieilly, une carrière que tous les curés de Vendée nous envie.
19h58 et 38 secondes.
Sonia Maboule, qui a fini par avaler ce qu’elle mastiquait depuis la veille, cherche dans son sac Louis Fuyons.
— Sonia, tu fais quoi là ! On est à l’antenne, il y a des enfants qui regardent, lui crie dessus Pascal.
— Mais euuuh, je cherche... euuuuh... je sais plus.
Sonia Maboule est une jeune fille née déjà vieille, en 2014. À cinq ans, alors qu’on cesse de lui rappeler que un plus un, ça ne fait pas dieu, elle croit dur comme fer que le Maréchal Crétin était un roi de France de Normandie et que c’est lui qui a débarqué avec les américains en 1944. Sonia a fait de belles études où elle a très bien appris à répéter mot pour mot tout ce que son professeur-confesseur lui inculquait afin de bien le répéter à toutes ses amies. Un jour, alors qu’elle allait chercher de l’eau au puits pour son beau-père, Thénardier, elle croisa Vincent Gonorrhée, revenu en Bretagne pour se soigner d’une maladie indélicate, « certainement due aux wokistes-transgenres », comme il aime à le répéter. Elle fut engagée sur-le-champ comme « Speakerine-à-répéter dans la télé à Vincent », comme elle le dit elle-même après avoir avalé son chouine-gomme.
19h59 et 51 secondes.
Tout le monde attend le résultat avec fureur. Mais... suite à une plainte pour tapage nocturne, l’électricité est coupée et le studio est plongé dans le noir... ce qui est un comble pour eux.
[1] Les noms ont été changés pour leur assurer un parfait anonymat.
[2] Hebdomadaire paru de 1515 à 2012.
[3] Ancêtre du JDD, propriété de Yvon-Yann de Kergonorrhée de 1652 à 1944.
[4] Homonyme. Celui-ci ayant vécu de 1512 à 1914. On lui doit les plus belles pages éditées chez l’éditeur Fayot, disponibles en rouleaux.
(samedi 13 décembre 2025, huitième Nouvelle “La ville première frontière”)