C’est un jardin extraordinaire
1994
Novembre 1994, il fait froid, Paris frissonne dans cet automne mouillé. J’ai laissé Charles à ses illusions, à sa recherche du pouvoir. Ses rêves de gloire télévisuelle ne me touchent pas. Il est gentil, imaginatif... mais... mais... sans plus.
Ce soir j’ai rendez-vous à Gentilly. C’est drôle ; durant douze ans, j’ai habité à Montrouge, commune limitrophe. Et je m’aperçois tout d’un coup que je ne connais pas Gentilly. Je n’y passais qu’en bus, lorsque j’avais besoin d’aller dans cette direction. Où alors à pied, pour prendre mon RER matutinal, afin de gagner ma pitance.
Novembre 1994. Il fait froid. Le temps est maussade. Un petit vent glaçant me fait frémir.
Fin d’après-midi ; je suis à la porte du 49 de cette petite rue gentilléenne. Je sonne. J’attends. La porte s’ouvre avec un air de chaleur tropicale. L’homme que j’ai en face de moi est souriant ; un grand sourire aux dents blanches. Il a les cheveux comme des broussailles sauvages. Il est en short avec une chemise légère et colorée à demi ouverte. Et il a aux pieds des sandales de cuir. Bronzé, on a l’impression qu’il revient à peine de quelque pays ensoleillé.
J’entre.
La porte se referme et il m’embrasse d’emblée, me caressant du regard et de la main. Je suis tout de même assez surpris... agréablement surpris de cet accueil si chaleureux et aimable. Mais mes yeux sont attirés par ce qui m’entoure.
Je suis dans une gigantesque serre dont je ne vois ni le plafond, ni les côtés. [...]